Quel bonheur pour les pauvres du Christ !

 

Ils sont heureux ceux qui ont un cœur de pauvre parce que le Royaume des cieux est à eux.

 

Oui, ils sont heureux, c’est clair. Ils refusent les bagages de ce monde qui n’ont pas de valeur mais qui pèsent lourd. Ils ne veulent plus devenir riches. Ils veulent le Créateur du monde comme seule richesse. À cause de lui, ils n’ont rien mais par Lui, ils possèdent tout.

 

Oui, ils sont vraiment heureux, les pauvres du Christ. Leur foi s’est bien moquée de la sagesse du monde ; elle seule a découvert le meilleur usage des richesses.

 

Voici comment : quand nous aimons les richesses nous devenons pauvres et malheureux. Au contraire, quand nous les comptons pour rien, elles nous rendent riches et heureux. (…)

Vous le savez déjà frères, pourtant je voudrais vous le rappeler : la vraie pauvreté du cœur, celle qui rend heureux, se trouve davantage dans un cœur qui se fait petit, que dans une vie quotidienne sobre. Elle consiste plus à dire non à l’orgueil qu’à mépriser les biens matériels. Il est parfois utile de posséder des biens, mais il arrive toujours de graves ennuis si on garde son orgueil.

 

Frères, soyez donc fiers d’être pauvres pour le Christ, mais cherchons à nous faire petits avec le Christ.

 Guerric d’Igny,
Sermon pour la Toussaint 3-5

 

 

Bienheureux Guerric d’Igny

(1087-1157)

 

Ayant entendu parler de saint Bernard , il se rend à Clairvaux pour voir qui était ce Bernard, sans avoir l’intention d’y rester.

En 1125, il entre à Clairvaux. Les 13 ans environ qu’il passe à Clairvaux, coïncident avec le plein épanouissement des dons de Bernard. C’est l’époque où les fondations de Clairvaux commencent à se multiplier. Igny sera fondé en 1128.

En 1138, Guerric devient Abbé d’Igny. Il  a environ 60 ans. Sa mauvaise santé le rend incapable de mener la vie commune et de prendre sa part du travail manuel. Il le regrette, car il voit dans cette observance du travail des mains une des voies où l’on rencontre Jésus.

Sous son abbatiat, l’Abbaye d’Igny prospère, les vocations arrivent nombreuses.

Il meurt en 1157.

Par ses sermons Guerric nous apprend comment vivre en enfant de Dieu. L’important est de se laisser conduire par l’Esprit-Saint, de voir et d’aimer les créatures comme Dieu les aime.