Histoire de la communauté
Aux origines cisterciennes
1098 – Fondation de l’abbaye de Cîteaux en Bourgogne. Vingt moines mènent en ce lieu écarté une vie simple et rude, alternant, selon la règle de Saint Benoît, prière, lecture et travail agricole.
Ils font vite école grâce à St Bernard.
En moins d’un siècle, l’Europe se couvre de monastères cisterciens, tant d’hommes que de femmes, dont la sobre architecture dit l’amour de l’ouvrage bien fait.
Les trois Fondateurs de Cîteaux –
Icône écrite par Père Omer de Ruyver (1998)
La réforme de Rancé
1665 – La Trappe
A la Trappe, en Normandie, l’Abbé de Rancé restaure une vie priante, laborieuse et dépouillée.
La Révolution française et l’exil
En 1790, la Révolution oblige les moines de la Trappe à s’exiler. Bientôt rejoints par un groupe de moniales, ils entreprennent un périple qui les mène de Suisse en Autriche, Pologne, Russie et Westphalie (notamment à Darfeld).
L’ Abbé de Rancé
Tableau de Hyacinthe Rigaud
(@ Abbaye de la Trappe)
L’exil des moines et moniales et leur odyssée de la Suisse jusqu’en Russie.
Le retour en France à partir de Darfeld (Westphalie) dès 1815.
Le retour en France, installation à Laval
En 1816, dix moniales cisterciennes, venant de Darfeld en Westphalie, réoccupent l’ancien prieuré Ste Catherine à Laval, un an après l’installation des moines de Port du Salut, à Entrammes (53), tout proche.
De 1822 à 1858, des sœurs de la communauté tiennent une école pour les petites filles pauvres de la ville.
En 1855, la construction du chemin de fer coupe la propriété des sœurs. Elles envisagent de se déplacer.
Le monastère de Notre Dame de la Coudre
Elles créent une société civile, en vue d’acquérir plusieurs lots de terrains en bordure sud de la ville, dont la Grande et la Petite Coudre, non loin de l’église Notre Dame d’Avesnières.
Le grand chantier du monastère, supervisé par le cellérier de Port du Salut, dure de 1856 jusqu’en 1859, et le 26 avril, en pleine nuit et dans le plus grand silence, les sœurs traversent la ville pour intégrer leur nouvelle demeure.
Pour assurer des ressources à la communauté, une fromagerie est construite et mise en route en 1868, grâce encore aux moines de Port du Salut.
La communauté au défi des deux guerres mondiales
Sensibles à la souffrance qui les entoure, en 1870, comme elles le feront plus tard entre 1914 et 1918, les soeurs ouvrent le monastère pour accueillir et soigner des centaines de blessés de guerre.
De 1940 à 1944, elles abandonnent aux séminaristes du diocèse la moitié de leurs locaux, le Grand Séminaire de Laval ayant été réquisitionné par l’occupant.
Mère Lutgarde Hémery, abbesse de 1900 à 1944
Les soldats accueillis à l’ambulance de l’Abbaye
pendant la guerre 1914-1918
Séminaristes du diocèse à l’Abbaye (1940-1944)
L’ Abbaye en 1955
Au fil des jours : la prière et le travail
La communauté vit de l’agriculture et de la fromagerie.
Et la fromagerie ? D’abord, le lait était apporté par les producteurs. Plus tard, les sœurs, qui se sont équipées de camions, emploient des chauffeurs qui collectent le lait autour de Laval.
A partir de 1960, elles se font livrer, par une entreprise voisine qui a repris leur zone de collecte, le lait nécessaire à la fabrication du fromage. Puis elles abandonnent celle-ci en 1995… pour ne garder que l’affinage.
Les préparations pour entremets « Véritable Trappe », commercialisées à partir de 1975, prennent le relais comme principale ressource de la communauté.
Les Fondations de la Coudre
La Communauté a essaimé à plusieurs reprises :
En 1837 un groupe de sœurs de Sainte Catherine rejoint Mondaye (Calvados). La nouvelle communauté, se déplace en 1845 à la Cour Pétral (Eure-et Loir), puis s’établira en 1935 près de Bouillon, en Belgique, prenant le nom de Clairefontaine.
En 1841, un autre groupe part fonder la communauté d’Ubexy (Vosges).
De la Coudre, des sœurs sont envoyées fonder Mâcon, en 1875. Après des années d’exil, la communauté s’unira à un groupe de sœurs de Maubec (Drôme), pour ré-occuper l’Abbaye de Chambarand (Isère)
En 1893, l’intercession de St Benoît Labre obtient la fondation de Belval (Pas de Calais) où part un nouveau groupe de sœurs.
Survient le conflit opposant l’Eglise et l’Etat, et en 1903 douze sœurs s’installent dans un « monastère » de repli éventuel, à Blitterswijck en Hollande. Elles rentrent à Laval en 1920, puis inaugurent dès la fin de l’année, une nouvelle fondation, à Sainte Anne d’Auray (56).. De là, la nouvelle communauté, prenant le nom de la Joie Notre-Dame, rejoint Campénéac en 1953.
En 1929, trente-deux sœurs vont restaurer la vie monastique à Igny, monastère du bienheureux cistercien Guerric, situé à Fismes (Marne).
Toute la 1ère moitié du XXè siècle, quatorze sœurs partiront également aider les jeunes implantations cisterciennes du Japon.
En 1968, quelques sœurs de la Coudre vont occuper le monastère de Grandselve au Cameroun, laissé libre par des moines cisterciens qui s’installent au nord du pays, à Koutaba. Elles aideront à la formation de Nigérianes qui s’établiront à Abakaliki
En 1981, quelques sœurs quittent encore Laval pour le Jassonneix à Meymac (Corrèze), tandis que notre Sr Ina, norvégienne, contribuera à la fondation de Tautra dans son pays en 1999.
Evolution du monastère
Nous aimons notre lieu et notre reconnaissance va à tous ceux qui y ont œuvré pour le construire et l’adapter, tant pour la conception que pour la réalisation.
Entre 1856 et 1859 se déroule le grand chantier de l’abbaye, planifié par Dom Bernardin Dufour, de Port du Salut, et supervisé par son cellérier, le Père Léon.
Les années passant, des aménagements seront nécessaires…
D’une église à l’autre…
A partir de 1877, l’architecte angevin Auguste Beignet construit la chapelle « extérieure », pour les laïcs et visiteurs, qui sera bénite en 1879. Elle est adossée à l’église de la communauté. En 1959 – au temps de l’avant-Concile Vatican II et du retour aux sources de la Liturgie-, cette dernière sera l’objet d’adaptations, grâce à notre aumônier, architecte, Père Nivard Rondeau, cistercien de Port du Salut, aidé des frères Lesaint, architectes à Lorient.
Plus tard, la chapelle extérieure, désaffectée, est réaménagée, sous la conduite de Jacques-Henry Bouflet, architecte des Bâtiments de France pour rouvrir, en 1994, comme nouvelle église de la communauté. En 2014, le sanctuaire de cette église trouvera l’aboutissement actuel, avec Jean-Luc Roger, du cabinet Ro-me Architectes, qui y apportera un éclairage naturel venant des deux versants du faîtage.
Chœur des moniales avant 1960
Chœur des moniales après 1960
Abbatiale à partir de 1994
Abbatiale depuis 2014
Ouverture au monde…
L’accueil d’hôtes dans les abbayes est encouragé courant XXè siècle. Et en 1968, une hôtellerie d’une vingtaine de chambres – le Patio- est construite, conçue par l’architecte Georges Auzenat, et sortie de terre avec l’entreprise Brodart et Gaudichet, dirigée par M. André Mesnard. Celui-ci sera toujours là, en 2010-2011 pour conseiller l’architecte Jean-Luc Roger, lors des travaux de rénovation de notre cuisine et de création de « l’hôtellerie Saint Benoit »
Vers des conditions de vie améliorées… pour les sœurs
Vers 1980, des travaux urgents deviennent possibles, et seront pilotés avec ardeur par Sr Myriam, notre cellérière, s’entourant d’une équipe de professionnels compétents, comme l’ingénieur-conseil M. Guy Beyssac, et M. Henri Gasté (Cert – Gros-œuvre) et d’entreprises fidèles.
Ainsi, en 1985, l’infirmerie est aménagée pour nos sœurs anciennes.
Et en 1987, après avoir construit une chaufferie centrale pour tout le monastère, et mis le tout-à-l’égout en se raccordant aux réseaux de la ville, on transforme les grands dortoirs en cellules individuelles.
On reconsolide sur une dalle de béton, en 1990, les cloîtres du monastère.
Du tour à la Galerie Monastique (magasin –exposition) …
Jusqu’en 1970, la vente des produits fabriqués se fait par le tour, dans un local exigu, situé dans la cour d’accueil ; après 1989, on vend aussi d’autres produits monastiques… Un grand magasin voit le jour, sous la direction de l’architecte René Maison. Bordé d’un hall d’exposition débouchant sur une salle vidéo est, il ouvre début 2003.
Cadre de travail et environnement :
A partir des années 1980…, le changement de l’économie amènera son lot d’investissements et de réaménagements (fromagerie, puis entremets).
L’environnement a aussi évolué : suite à l’abandon de l’activité agricole, une chênaie de 7 hectares est plantée en 2002.